Canapé deux places
Fab Florent est un créateur de contenu multirécidiviste et bosseur. Depuis trois ans, le fondateur de MadmoiZelle vit de ses podcasts à succès. Huit podcasts qu’il décline sous forme d’Histoires de… Darons, Argent, Daronnes, Succès, Mecs… et qu’il déclinerait encore plus s’il le pouvait. Mais le chef d’entreprise a quitté la vie de bureau pour son canapé “deux places”. Il aime faire parler les gens et mettre à l’aise. Podcast Magazine a voulu tester ce canapé aux mille histoires.
On se sent tout de suite à l’aise comme si on allait chez un ami en arrivant chez Fab. Un modeste appartement parisien dans lequel Fab termine juste une séance de travail. Des journées bien chargées pour ce serial podcasteur. Le crâne lisse et l’œil clair, Fab analyse cette industrie en phase de solidification avec de nouveaux acteurs que sont les youtubeurs et les influenceurs et dans laquelle il baigne désormais. Les audiences augmentent et changent l’ordre établi des podcasts natifs historiques, selon lui. C’est également le rapport aux audiences qui évolue et les marques en sont conscientes. “Ils ont fait monter le « game ». Je me demande à quel point les auditeurs de ces nouveaux podcasts comme celui de Léna Situations ou d’AnnaRvr, qui ont une audience jeune, sont intéressés par l’écosystème des autres podcasts. J’ai pas l’impression que ces jeunes s’intéressent à ce qui se passe autour”, indique Fab. Il faut dire que cela fait beaucoup penser aux univers hermétiques des plateformes et des réseaux sociaux en général où les utilisateurs sortent rarement de l’écosystème dont ils sont fans ou accros. Le média podcast est au contraire un univers très ouvert et rien ne montre que l’arrivée de ces “stars de YouTube” permette aux fans de tomber sur d’autres podcasts natifs. “Mais, pour moi, plus il y a d’oreilles qui viennent écouter du podcast, mieux c’est…” se réjouit Fab.
Des chiffres et des résultats

Côté stats, Fab Florent ne se prend pas trop la tête. Il regarde tous les mois l’ACPM comme tout bon podcasteur qui génère lui-même une certaine audience. Fab Florent se considère un peu à part. Il fait ses podcasts dans son coin tout seul ou presque. “Je ne suis pas en compétition avec toutes ces boîtes de prod qui font des centaines de milliers d’écoutes. D’un autre côté, je fais aussi des centaines de milliers d’écoutes, donc c’est cool…” précise Fab. Il regarde donc simplement les chiffres du marché pour comparer et suivre les tendances d’écoutes. “Je suis abonné à la newsletter, donc je regarde, car je la reçois, mais sinon je crois pas que j’irais regarder. J’adhère aussi. Mais simplement pour la visibilité.”
Pour la première année de son podcast, le compteur de sa SASU affiche 100 k€ de chiffre d’affaires. Fab travaille très bien avec la régie publicitaire d’Acast. Mais cela ne suffit pas. Pour arriver à ce chiffre qui lui permet de vivre sereinement, il doit aller chercher d’autres OP (des clients, ndlr). Pour la deuxième année, Fab n’a pas été très proactif les six premiers mois. Résultat : “Je me réveille en juin avec un chiffre d’affaires catastrophique. Mais fin 2022, j’ai quand même réussi à faire 92 ou 93 k€, donc j’ai réussi à rattraper. Mais j’ai publié beaucoup plus de podcasts”, raconte Fab. En 2023, l’année est très bien repartie et la leçon des six premiers mois de 2022 lui a permis de faire un peu plus attention.
Entre balades et canap’
Fab organise ses journées à sa guise. La vie de bureau, il sait aussi ce que c’est pour avoir lancé MadmoiZelle en 2005 avec de nombreux salariés. Fab Florent a aujourd’hui une alternante avec laquelle il travaille principalement à distance ou dans un bar. “J’ai dépensé beaucoup trop d’argent avec MadmoiZelle en bureaux et en loyer et ça ne m’intéresse plus”, précise Fab.
Dans son canapé, le côté do it yourself permet aux invités de se sentir à l’aise. En général, il réalise une à deux interviews par jour qu’il ne considère pas comme du travail. Il enchaîne les podcasts par passion car il aime rencontrer et partager. Rien à voir avec le rythme des 30 salariés de MadmoiZelle.com. Tant que le marché pub le lui permet, Fab Florent ne compte pas arrêter de sitôt. “Je me vois bien aussi résister par rapport à la vidéo car c’est un truc qui me saoule un peu. Deux micros, deux casques, un enregistreur et c’est très bien”, assène Fab. Mais il hésite tout de même à se remettre à faire de la vidéo comme il le faisait auparavant. Côté réseaux sociaux, il teste des posts. “Parfois ça cartonne, parfois ça marche pas. Est-ce que j’ai vraiment envie de me remettre dans les mains d’un algorithme que je maîtrise pas ? Si tu sais pas trop où tu veux aller, va là où tu as envie d’aller. Je vois des mecs cartonner sur TikTok mais j’ai aucune envie d’aller sur cette plateforme”, indique Fab. “Mais, si ça se trouve, dans 6 mois je serai sur TikTok”, assène-t-il.
“Ne croyez pas les gens qui vous disent que vous allez gagner plein d’argent grâce à votre podcast du jour au lendemain. C’est faux. Il faut taffer dur et longtemps.”
Fab


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