NOMONO :L’enregistreur audio immersif qui bouscule les codes de la prise de son, de l’enregistrement et du workflow


Grâce à la générosité de Philippe Chapot, rédacteur en chef de Podcast Magazine, j’ai eu l’opportunité et la chance de tester le NOMONO, un enregistreur audio portable tout-en-un, avec système de prise de son Ambisonic Format B depuis le boitier enregistreur et qui embarque également 4 micros sans fil.

Effectivement, c’est du “no mono” !

Prise en main in situ : simplicité et efficacité

Imaginez, vous arrivez sur votre lieu d’enregistrement avec un petit objet portable d’à peine plus d’un kilo, vous déclipsez, non sans classe, la cloche de la capsule qui sert de protection et de base de chargement, et sortez le boîtier qui s’active automatiquement, les 4 capsules appelées « Stellar Mics »
sont accessibles, repérées par des codes couleurs. Les micros sans fil sont détectés à leur sortie du boîtier, ils s’attachent très facilement avec une pince ou avec un aimant.

Une minute plus tard, vous êtes prêts !.

L’Ambisonie assurée par le boîtier de l’enregistreur (génies x2)

D’abord, petit rappel pour ceux du fond, l’Ambisonie est une méthode de capture, de mixage et de restitution de l’audio en trois dimensions sur 360 degrés.

Développée dans les années 1970, et oui, elle n’a gagné qu’en popularité avec l’essor de la réalité virtuelle (VR) et des vidéos à 360 degrés.
Contrairement aux formats audio traditionnels, l’Ambisonie traite une scène sonore comme une sphère complète, capturant les sons provenant de toutes les directions autour d’un point central, ici vous l’aurez peut-être deviné, le point central c’est l’enregistreur lui même qui contient les micro pour l’ambisonie !

Le format ambisonique le plus répandu aujourd’hui est le B-format, qui utilise quatre canaux pour reproduire une sphère sonore complète. L’audio est

encodé sur quatres axes, W, X, Y et Z, permettant une flexibilité de décodage pour diverses configurations d’écoute.

Attention donc, la position de l’enregistreur pendant l’enregistrement c’est aussi la position “ressentie” de l’auditeur lors de l’écoute finale, du coup prenez un peu de temps pour positionner votre “base” de manière cohérente par rapport à la scène sonore que vous voulez créer (vous pouvez imaginer que c’est la tête de votre auditeur final).

Ce qui est vraiment top, c’est que vous pourrez ajouter à la captation ambisonique, vos pistes séparées des micro HF, avec la possibilité de les doser dans le mix !
Avec un peu de mix, l’expérience auditive est naturelle et réaliste, et offre une précision dans le placement des sons dans l’espace

avec la capacité d’utiliser au maximum la spatialisation.

Cependant, pour bénéficier pleinement de l’Ambisonie, il est souvent nécessaire d’utiliser des logiciels ou des outils spécifiques pour le mixage et le décodage. Comme le NX Virtual Room Over Headphone de Waves, à 30€ quand il est soldé. Avec ça vous pourrez proposer à vos auditeurs, une écoute immersive et 360 au casque avec un stéréo-binaural, voire responsif si vous viser les casques VR ou tout autre dispositifs de Headtracking.

Globalement, ne négligez pas l’étape de la post-production avec le Nomono, ce qu’il simplifie pendant le tournage, se

répercute quelque peu sur la suite de votre workflow avec une post-prod à maîtriser, rien d’impossible loin de là. Le logiciel de montage intégré au Cloud permettra aux débutants de pouvoir finaliser leur projets et la possibilité de télécharger les pistes séparées offrira la possibilité aux personnes plus aguerries techniquement d’aller plus loin.

Les 4 capsules magiques

Se basant sur ce qu’on voit depuis un moment, comme les boîtiers de Rodes ou de Shure, Nomono propose à première vue 4 micro sans fil “HF”, sauf que c’est bien plus que ça…

Avec une très belle finition en métal gris brossé et une petite led de couleur pour identifier chacun. Vous aurez aussi le droit à cadre un antivent pour vos prises de son extérieures. Les boitiers se rechargent quand ils sont rangés dans la capsule, c’est un bonheur…

La possibilité de fixer le micro avec un aimant est très appréciable (voire deux si le tissu est épais) vous pourrez aussi les clipser. Mais on peut imaginer bien plus ! Pourquoi pas, utiliser un boîtier dans une pièce un peu éloignée lors d’une prise de son de fiction sonore

ou de théâtre pour créer un hors champ sonore par exemple… Ou comme renfort d’un instrument spécifique lors d’une captation musicale immersive par exemple…
Les possibilités sont nombreuses et vous offriront liberté et créativité ! Une fois l’enregistrement terminé vous aurez les pistes séparées pour avoir la possibilité de doser le niveau de chaque micro dans votre mix. Idéal pour retrouver de la proximité d’une voix qui

Ses capacités suivront vos idées et votre imagination, sans vous limiter…

parle, ou au contraire l’éloigner, selon la dynamique de la scène et vos envies. C’est tout simplement excellent.

Plus de mauvaise surprise pour le fameux enregistrement de votre épisode dans un café, qui semblait une bonne idée à la base, une interview in situ avec de la vie autour: cool en théorie…
Sauf qu’en pratique, il y a trop de bruit et on entend mal les voix…
Avec le nomono, vous pouvez facilement gérer l’ambiance globale du café avec votre prise Ambisonique (l’immersion en plus) et garder une clarté dans les voix des intervenants avec les micro sans fil… Un bonheur je vous dis !

LE point génial à propos des micros sans fil qu’on aurait tort d’appeler des “HF”, puisque à la différence de micro HF classiques, les boîtiers enregistrent directement la prise de son de façon autonome dans leur mémoire interne, puis l’envoient à l’enregistreur une fois l’enregistrement terminé !

En pratique, plus de décrochage HF, plus de limite de distance, vous avez donc avec le Nomono, 4 enregistreurs autonomes de très bonne qualité audio, de la taille d’un carré de 3 cm de côté… Un peu ce que l’on retrouve dans les DJI Mic 2, en plus minimaliste mais en plus nombreux et redoutablement efficaces.

Utilisation en mobilité

J’ai voulu également tester, l’enregistrement mobile, j’ai donc viser la base sur une poignée de mon vieux Zoom H2 (notre photo ci-contre).

Encore une fois ici, il est important de garder l’axe W,X,Y,Z la “direction de la base”, positionnée de manière cohérente et toujours de la même manière pour que l’image sonore retranscrite ait du sens. En pratique, vous gardez l’enregistreur dans le même plan que votre corps et tout ira bien (c’est comme bouger la tête pendant un torticoli, si vous voulez regarder à droite, tout votre corps tourne vers la droite, les axes suivront ainsi vos mouvements).

 

Ici encore le Nomono coche les cases de l’immersion grâce à l’ambisonie et la précision d’écoute grâce au micro sans fil et offre le meilleur des deux mondes.

Côté son à 360°, on entend facilement la vie tout autour, ça bouge, on sent la stéréo binaurale avec une richesse dans les mouvements sonores avant, arrière, droite, gauche.

Coté précision, grâce au micros sans fil, on capture avec précision l’élément équipé, que cela soit une voix (la majorité des cas) ou tout autre éléments qui à du sens pour vous…

On peut se laisser imaginer le boîtier enregistreur/ambisonic au bout d’une perche pour un tournage avec de l’image, sur une table pour une interview, à la main en ballade, nous servant de micro d’interview pour un micro trottoir…
Conclusion

Le Nomono s’impose comme un objet de captation sonore qui sort de l’ordinaire. Il ravira bien des créateurs de contenu audio, alliant portabilité, qualité et innovation.

Il offre créativité et simplicité à l’enregistrement, propose des outils efficaces et concrets pour la post-production, malgré quelques contraintes liées à sa dépendance technologique et à son coût.

Il s’avère globalement très inspirant et procure beaucoup d’effervescence ainsi qu’un tournage épuré et classieux lors de son utilisation.
Tout cela justifie son positionnement haut de gamme.

Il faudra donc déterminer si cela correspond à votre utilisation, si c’est même la réponse technique que vous n’osiez plus espérer. Je trouve personnellement que le Nomono a sa place dans plein de situations de captation sonore, pas uniquement autour d’une table pour un podcast. Il tire sa force de son raffinement, de la qualité sonore qu’il propose et de sa simplicité pour le tournage.

Travaille dans la création sonore depuis 10 ans, d’abord dans les bandes-annonces au cinéma, puis à travers une multitude de supports de diffusion (TV, évènementiel, radio, live, podcast) en réalisation et direction de création sonore. Captivé par l’effet de la musique et du son, exalté par les technologies qui offrent de nouvelles expériences, privilégiant les idées, le récit et les émotions.
VALENDUC MARC

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À propos de l'auteur /

Travaille dans la création sonore depuis 10 ans, d’abord dans les bandes-annonces au cinéma, puis à travers une multitude de supports de diffusion (TV, évènementiel, radio, live, podcast) en réalisation et direction de création sonore. Captivé par l’effet de la musique et du son, exalté par les technologies qui offrent de nouvelles expériences, privilégiant les idées, le récit et les émotions.

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