Quel rapport (Hurard) avec le podcast ?
Un rapport timide mais qui ose des petits rapprochements…”L’écosystème de l’audio à la demande (“podcasts”) : enjeux de souveraineté, de régulation et de soutien à la création audionumérique”, un long titre pour un vaste chantier. Ce document officiel de l’Inspection générale des affaires culturelles a le mérite de prendre en compte la singularité et la richesse de cette création innovante et mouvante qu’est le podcast (pardon, in french : audio à la demande…). Cadre juridique, monétisation, production, co-production, diffusion sur les plate-formes… Un travail de longue haleine pour accompagner au mieux un phénomène sonore en pleine ébullition.
Notons ici quelques points essentiels qui valorisent le podcast en tant que production culturelle ainsi que les différentes pistes pour l’aider à obtenir (et à garder !) ce statut, en n’oubliant pas de récompenser l’investissement de tous les acteurs et actrices de ce format.
- Le code du patrimoine devrait prendre ses dispositions pour faire en sorte que les podcasts natifs soient collectés par l’Institut National de l’Audiovisuel (INA). Ainsi, leurs futures diffusions en radio seront rendues possibles et seront encadrées.
- Les podcasts natifs proposent des thématiques variées et approfondies, qu’on retrouve peu dans les émissions de radio. (Ndlr : et donc… Un moyen pour les radios d’enrichir leurs catalogues ? C’est ce que suggère aussi le rapport : « (…) le rôle du service public de la radio, susceptible à l’avenir de demeurer un acteur de premier rang dans la création audionumérique »).
- Le podcast connaît une croissance similaire à celle du livre audio, et la consommation de l’un de ces formats ne se fait nullement au détriment de l’autre. (ndlr 2 : des croisements entre le monde de l’audiolivre et celui du podcast pour l’enrichissement mutel des catalogues seraient-ils possibles ? C’est en tout cas ce l’un des thèmes soulevés lors de la Semaine du Livre Audio, organisée par l’Agence Régionale du Livre PACA)
- Les plate-formes tendent à des offres globales, incluant finalement podcast, musique, livre audio (ndlr 3 : bon j’arrête, vous l’aurez compris, des rapprochements sont toujours possibles…)
- de 2021-2023, mise en place un dispositif d’aide sélectif pour soutenir la création audionumérique en amont (écriture, réécriture, production) ;
- à partir de 2023, selon le bilan du développement économique de l’écosystème de la création sonore qui sera dressé, installation d’un dispositif plus industriel d’aide. Ce dispositif serait notamment financé par une taxe prélevée sur les recettes publicitaires et d’abonnement des plateformes de contenus audionumériques, ou bien grâce à un dispositif de crédit d’impôt bénéficiant à la production audionumérique (sur le modèle des crédits d’impôts dans certaines industries culturelles : cinéma, télévision, jeu vidéo, création phonographique).