Amplitude : un appel à projet prometteur 


Bonjour, moi c’est Sophie Campion. Si vous avez lu le Podcast Magazine n°3, vous avez dû découvrir ma Carte blanche dans laquelle je raconte mon premier projet de podcast dans le cadre d’un appel à projet. (Et si ce n’est pas le cas, je vous incite à vous le procurer !) Je vous invite maintenant à découvrir les personnes qui se cache derrière cet appel à projet et explorer l’autre côté du décor. Alors, prêts ?

VS : Nous, c’est Virage Sonore ! Nous sommes deux français musiciens et ingénieurs du son (William et Kevin) : nous nous sommes rencontrés lors de nos études de techniques du son à Paris, il y a une quinzaine d’années. À la fin de nos études, William a traversé l’océan avec son groupe de métal et quelques amis, puis Kevin a fait le saut plusieurs années après afin de faire une maîtrise de composition musicale à l’université. Avec les années, William a finalement dirigé une radio étudiante et c’est là que l’idée d’ouvrir un studio / boîte de production de podcasts (ou balados, comme on dit ici !) est apparue.

C’était en mars 2020, on avait déjà le matériel de son pour démarrer et on s’est lancé ! L’autre chose qui s’est lancée à peu près au même moment en Amérique du Nord ? La pandémie. Par chance, on n’a pas encore lancé de studio, et on a le matériel pour enregistrer à l’extérieur. On a pu ainsi faire nos premiers podcasts avec nos premiers clients, le magazine Les Affaires (un des plus grands journaux économiques du Québec) et Le Vivier, un diffuseur spécialisé en musiques actuelles.

Un an et demi plus tard, nous ouvrons notre premier studio sur la rue Saint-Denis dans le quartier du Plateau à Montréal et nous multiplions les nouveaux clients (entreprises, gouvernements, associations, etc). Aujourd’hui, nous avons ouvert notre deuxième studio, toujours dans ce quartier central de Montréal !

Sophie : Pouvez-vous m’en dire plus sur le projet Amplitude ? Comment avez-vous eu l’idée de le lancer ?

VS : C’est vraiment très courant pour des personnes d’avoir des “idées” de podcasts. Je suis sûr que chaque personne qui nous lit ici s’est déjà retrouvé dans une discussion avec un·e ami·e à se dire “on devrait tellement en faire un podcast!”. On le sait, ça nous arrive aussi tout le temps, surtout qu’une partie de notre métier consiste à proposer des idées à nos clients. Une autre partie de notre métier, c’est de réaliser ces idées. Et on a de la chance, on est équipés comme il faut mais on s’est demandé : combien de bonnes idées n’ont pas pu se faire à défaut de matériel et de connaissances en production sonore ?

Donc, après plus d’un an à créer des podcasts pour des clients, on s’est dit que ce serait vraiment intéressant de donner l’opportunité à une personne de réaliser son idée de podcasts ! Soit de le créer en entier, soit d’en faire un pilote et d’aider la personne à trouver le financement nécessaire pour le projet entier.

Nous avons reçu un nombre de réponses bien plus grand que ce que l’on imaginait : au total, 43 projets nous ont été soumis ! On ne s’attendait pas à ça.
Une grosse partie des projets étaient des podcasts de discussion, puis il y avait des idées de documentaires, d’enquêtes et même de fictions. L’idée principale était vraiment de choisir un projet qui ne pourrait pas sans faire sans le soutien d’une équipe comme la nôtre, ce qui a éliminé les podcasts de discussions : on a cependant contacté chacune des personnes pour leur donner des références de matériel et des conseils afin de mener à bien leur projet. On est même resté en contact avec plusieurs de ces personnes !

Lorsque l’on échangeait nos notes avec William, deux projets ont retenu notre attention : l’un était un projet de fiction qui suit les aventures d’une équipe de mercenaires de l’espace, quelque chose entre Futurama et Les gardiens de la galaxie (écrit par Sabri Attalah) ; l’autre était le projet de Sophie, Encres de peau, un documentaire sur les différentes facettes du tatouage.

Sophie : Vous en avez déjà un peu parlé mais sur quels critères vous êtes-vous basé pour sélectionner les projets ? Aviez-vous déjà une idée précise des projets que vous aimeriez accompagner ?

On n’avait pas une idée de thématique, vraiment : on voulait se laisser surprendre par les idées des gens et on voulait une idée qui nous donne envie de travailler dessus.
On avait tout de même une secrète envie de travailler sur de la fiction alors le projet de Sabri nous a très vite attiré. Le côté complètement décalé, le potentiel que l’on a vu sur le travail du sound design et de la musique, ont fait que l’on a foncé.

Pour ton projet, on a aimé le côté documentaire (un style que l’on aime tout particulièrement) et le sujet du tatouage nous a interpellé aussi parce que sous une première image superficielle, derrière un mur d’une pratique esthétique, il y a tout un univers humain et social. Et c’est ton approche multidimensionnelle, ainsi que la volonté de déconstruire des stéréotypes qui nous a convaincu : rien de mieux pour une série documentaire que de faire ouvrir les yeux des auditeurs, secouer les idées préconçues, faire avancer et creuser les réflexions sur un sujet.

Sophie : Quelle sera la suite pour le projet Amplitude ? Il y a-t-il d’autres saisons à venir ?

Et où en sont les projets sélectionnés ?

Nous avons finalisé le pilote du projet de science-fiction, cela nous a pris un nombre incalculable d’heures, sur presque une année. Puis avec ce pilote, nous avons accompagné Sabri pour essayer de trouver du financement pour finir la série. Il a alors constitué une troupe de théâtre avec ses amis (et les acteurs du projet) afin d’avoir une manière de demander de l’argent aux conseils des arts (du Québec et du Canada). Nous sommes présentement dans l’attente de réponses (ça ne devrait pas tarder !).

Pour le projet Amplitude, oui, nous voulons continuer… mais comme on a vu avec la première édition, cela prend énormément de temps car, comme nous faisons les projets “pro bono”, nous devons donner la priorité aux clients payants – et de la même manière, Sophie ou Sabri ne sont pas payés non plus, et eux aussi doivent prioriser des projets payants. C’est pour ça que notre but pour l’instant est de constituer une OBNL (Organisation à but non lucratif, l’équivalent québecois d’une association loi 1901) ce qui nous permettrait d’avoir accès à des subventions pour produire des projets de producteurs indépendants. Amplitude aurait alors le mandat de mener à bien un appel à projets et le(s) projet(s) choisi(s) pourra(ont) se verra octroyer un budget pour le créateur/concepteur mais aussi un budget de production (pour les acteurs, les intervenants, mais aussi pour Virage Sonore). On n’en est pas encore là, mais on y travaille …

Et puis, on a donné des nouvelles du projet de Sabri, mais pour l’autre projet alors ? Eh bien, je vais te laisser nous dire où tu en es en ce moment … ! Dis-nous tout !

Sophie : Après un an et demi de recherche d’intervenants et d’entretiens, nous venons de finaliser toute la partie d’enregistrement en studio. Nous avons dorénavant toute la matière et il faut maintenant la mettre en forme. Je me replonge dans tous les audios pour sélectionner les extraits et les organiser. Je rédige aussi en parallèle le fil rouge narratif des épisodes. Puis, il y aura toute la partie avec votre expertise sur le montage, le mixage, la musique, pour avoir enfin le résultat final !

L’objectif est de diffuser la série au printemps 2024. Pour préparer le lancement, on commence aussi à réfléchir au plan de communication et notamment à l’organisation d’une soirée de lancement, ici à Montréal. Jamais je n’aurais pensé que la production d’un balado pouvait être aussi complète et toucher à autant de domaines. J’adore !

On vous donne donc rendez-vous au printemps 2024 pour découvrir ce balado sur le tatouage et les autres projets de Virage Sonore !

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À propos de l'auteur /

À la fois communicatrice scientifique et conceptrice pédagogique, j’ajoute une corde à mon arc en me lançant dans le podcast. Rien à voir avec la vulgarisation scientifique cette fois, je parle de tatouage dans mon projet qui sortira à la fin de l’hiver. Vous pourrez me croiser dans les rues de Montréal, un casque sur les oreilles ou derrière un appareil photo. Réseaux sociaux :

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